À Conakry, les médecins neurologues de Guinée ont célébré ce mercredi la Journée mondiale de l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) à travers une cérémonie d’échange et de sensibilisation. L’objectif : informer le public sur cette maladie silencieuse mais dangereuse, et rappeler l’importance de la prévention et de la prise en charge rapide.

Selon le Pr Fodé Acisse, président du comité d’organisation, l’AVC représente aujourd’hui un véritable fléau dans le pays.

« L’AVC, c’est la première cause de décès actuellement à l’hôpital Ignace Deen. C’est aussi la première cause de handicap acquis de l’adulte et la première cause de démence, c’est-à-dire que les gens perdent leur mémoire, n’arrivent plus à reconnaître leurs proches et deviennent totalement dépendants. Ces maladies ne doivent pas nous résigner : elles sont aujourd’hui traitables, et le plus tôt c’est souvent le mieux. Le temps, c’est du cerveau. C’est pour cela que nous nous sommes réunis aujourd’hui en petit comité très sérieux et concentré, pour parler de la prise en charge des AVC, mais aussi informer les populations, les journalistes, les hôteliers ou les mécaniciens que l’AVC, c’est grave, qu’il faut le prévenir et, si la prévention échoue, le prendre en charge à l’hôpital », a-t-il expliqué.

Le président du comité d’organisation a également détaillé le déroulement de cette commémoration, marquée par plusieurs activités d’échange et de formation.

« Cette journée est composée d’une vingtaine de sessions depuis hier. On a déjà fait un pré-congrès en ligne avec des collègues français. Aujourd’hui, c’est une réunion entre neurologues, cardiologues et neurochirurgiens pour renforcer le niveau local, car demain nous organiserons une journée de consultations médicales gratuites. Les sessions portent sur plusieurs aspects : l’épidémiologie, c’est-à-dire le nombre de cas que nous avons, le diagnostic, la prise en charge donc les traitements actuels, car la science évolue ainsi que la possibilité de collaboration pour fédérer nos efforts », a précisé le Pr Acisse.

Les organisateurs ont également lancé un appel aux autorités pour un engagement plus fort dans la lutte contre les AVC.

« Il faut exécuter les programmes existants. Nos ministères disposent de nombreux plans et politiques nationales de santé. Ce n’est pas une critique, mais il faut lutter contre les facteurs de risque cardio-vasculaire. Il faut aussi offrir aux Guinéens une mutuelle de santé, car tant que les gens doivent payer eux-mêmes leurs soins, on ne peut pas les soigner. Le coût est trop élevé, il faut une cotisation collective pour aider ceux qui en ont le plus besoin. Enfin, il faut rendre disponible le plateau technique », a-t-il ajouté.

Partenaire de l’événement, Kagny Technologie a tenu à accompagner cette initiative de sensibilisation.

« Cet évènement est devenu crucial. Les faits liés à la maladie de l’AVC sont récurrents. Nous avons estimé qu’il est important d’accompagner cette action, vu les conséquences que cette maladie provoque. Aujourd’hui, qui parle de technologie parle aussi de santé », a déclaré Joseph Faba Bangoura, responsable de la communication de Kagny Technologies.

Cette célébration de la Journée mondiale de l’AVC à Conakry a permis de rappeler l’urgence de renforcer la prévention et la sensibilisation autour de cette pathologie silencieuse mais potentiellement mortelle. Médecins, partenaires et autorités sont appelés à unir leurs efforts pour réduire le nombre de victimes et mieux informer la population.

Bountouraby Kader Camara