C’est une cérémonie à forte portée symbolique et institutionnelle qui s’est tenue ce vendredi à la Cour d’appel de Conakry. En présence du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, de membres du Conseil national de la transition (CNT), de hauts cadres du système judiciaire et d’autres invités, 101 magistrats et 100 greffiers issus du Centre de formation judiciaire (CFJ) ont prêté serment, marquant ainsi leur entrée officielle dans la magistrature guinéenne.
Cette prestation de serment constitue une première depuis la création du Centre de formation judiciaire. Un signal fort dans un contexte où le système judiciaire du pays souffre d’un manque criard de personnel qualifié, en particulier depuis les départs massifs à la retraite enregistrés ces dernières années.
Le directeur général du CFJ, Alhassane Naby Camara, a tenu à rappeler aux nouveaux promus la portée de leur engagement: » C’est un acte fondateur qui vous lie non seulement à la République, mais aussi à votre conscience. Vous allez bientôt jurer de servir la loi, sans crainte, sans faveur, sans haine, ni pression. Ce geste symbolique devra désormais vous habiter dans les salles d’audience, les greffes, les couloirs des tribunaux et même dans le silence de vos réflexions. »

La cérémonie, qui s’est tenue au tribunal de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel, a été marquée par des discours solennels et des recommandations fortes. Le premier président de la Cour d’appel de Conakry, Abdoulaye Conté, a exhorté les nouveaux magistrats et greffiers à faire preuve de rigueur et de probité: « Ce serment que vous allez prêter exige de vous des vertus telles que la compétence, la loyauté, l’impartialité, le respect de la Constitution et des lois de la République, le secret des votes et des délibérations, ainsi que le devoir de réserve. «

L’émotion était palpable parmi les récipiendaires. M. Fofana, jeune magistrat, n’a pas caché sa satisfaction : « Je ressens une immense joie après cette étape importante. C’est une formalité certes, mais aussi un engagement fort. Nous savons que la responsabilité est grande, mais avec l’appui de nos aînés, nous allons œuvrer pour hisser la justice guinéenne à la hauteur des attentes de la population. »

Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Yaya Kaïraba Kaba, a souligné l’importance de ce renfort pour le bon fonctionnement de la justice guinéenne. » Depuis plusieurs années, le système judiciaire fait face à un déficit en ressources humaines, aggravé par de nombreux départs à la retraite. Grâce à la vision du Chef de l’État, le Général Mamadi Doumbouya, nous avons pu lancer un processus de recrutement et de formation afin de renforcer les effectifs. Cette journée est donc historique pour notre pays.«

La cérémonie s’est achevée sur une note conviviale avec une photo de famille réunissant les nouveaux magistrats, les greffiers, les autorités présentes et les responsables du CFJ.
Bountouraby Kader Camara
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