Une nouvelle étape vient d’être franchie dans la valorisation du patrimoine économique et culturel guinéen. Après le café Ziama de Macenta, l’ananas Baronne de Friguiagbé et le Léppi de Guinée viennent officiellement d’être enregistrés comme Indications Géographiques Protégées (IGP). La cérémonie de remise des certificats s’est tenue ce mercredi en présence de plusieurs membres du gouvernement.

L’événement, placé sous la présidence du directeur de cabinet de la Primature représentant le chef du gouvernement, Amadou Oury Bah, a mobilisé la ministre de l’Industrie et des PME, Dr Diaka Sidibé, la ministre du Commerce, ainsi que le ministre de la Culture.

Les représentants des groupements bénéficiaires ont exprimé leur satisfaction et leur fierté à la suite de cette reconnaissance régionale.

« Ce certificat d’indication géographique protégée est une victoire collective. Il appartient à toutes celles et ceux qui, dans les ateliers de tissage de Dalaba, Gaoual, Kindia, Koundara, Labé, Lélouma, Mamou, Tougué et au-delà, perpétuent avec fierté les gestes séculaires du Léppi », a déclaré Saidou Diallo, porte-parole du groupement Léppi de Guinée.

« Aujourd’hui, nous recevons officiellement le label d’indication géographique pour l’ananas Baronne de Friguiagbé. Ce label vient consacrer des années d’efforts, de persévérance et de passion, au service de la qualité, du savoir-faire et de la réputation de ce fruit emblématique de notre région », a ajouté Ousmane Touré, porte-parole du groupement Ananas Baronne de Friguiagbé.



L’enregistrement de ces nouvelles IGP dans l’espace OAPI facilitera l’accès des producteurs guinéens aux marchés multinationaux africains. Il permettra également une gestion simplifiée des droits et une protection efficace dans plusieurs pays membres grâce à une procédure unique.

« À compter de ce jour, ces producteurs auront entre leurs mains un précieux outil de développement. Ils doivent se l’approprier rapidement en s’organisant autour de stratégies de contrôle, d’étiquetage, de promotion et de défense de leur IG respectif. C’est ainsi que leurs produits pourront exceller de manière durable », a indiqué le Dr Denis Loukou Bohoussou, Directeur général de l’OAPI.


La présence du label OAPI sur les produits constitue une preuve officielle de reconnaissance et de protection régionale, renforçant ainsi leur crédibilité et leur valeur sur le marché.

Dans son allocution, la ministre de l’Industrie et des PME, Dr Diaka Sidibé, a souligné la portée stratégique de cette reconnaissance pour la Guinée. « L’ananas Baronne de Friguiagbé et le Léppi de Guinée ne sont pas de simples produits. Ce sont des filières porteuses d’identité nationale, de valeur ajoutée et d’opportunités économiques. Leur reconnaissance en indication géographique permet de protéger nos savoirs traditionnels, renforce la crédibilité de nos produits sur les marchés internationaux, stimule la création d’emplois non délocalisables, consolide la cohésion sociale dans les territoires ruraux et dote la Guinée d’une vitrine d’excellence dans les échanges commerciaux », a-t-elle déclaré.


Représentant le Premier ministre, Mohamed Lamine Sy Savané, ministre directeur de cabinet de la Primature, a réitéré l’engagement des autorités à soutenir la politique de valorisation des produits locaux.

« Au nom du chef de l’État, le président de la République, et du Premier ministre, je réaffirme notre soutien total à la politique de promotion des produits du terroir par le biais des droits de propriété intellectuelle. Pour ces avancées enregistrées, je félicite et encourage la ministre de l’Industrie et des PME, le ministre de la Culture et la ministre du Commerce », a-t-il déclaré.


La ministre de l’Industrie et des PME a également annoncé la mise en œuvre prochaine d’un programme national de labellisation, destiné à identifier et protéger d’autres produits à fort potentiel économique et culturel.
Avec l’enregistrement de ces nouvelles indications géographiques, la Guinée confirme sa volonté de faire de la valorisation du patrimoine local un véritable levier de développement économique et d’intégration régionale.

Bountouraby Kader Camara