Jamais une élection présidentielle américaine ne s’est annoncée aussi genrée avec une différence aussi marquée entre le vote des femmes et celui des hommes, en particulier chez les moins de 30 ans. C’est ce qu’on appelle le « gender gap », avec d’un côté Kamala Harris qui deviendra peut-être la première femme présidente des États-Unis avec ses positions progressistes notamment sur l’avortement, qui séduisent les femmes et de l’autre, Donald Trump et ses arguments virilistes qui marquent des points chez les jeunes hommes.
Sur les réseaux sociaux, le provocateur Alex Stein un youtuber pro-Trump de 29 ans, cumule près d’un million d’abonnés. Lors de son passage à l’université internationale de Miami, l’influenceur à animer une conférence pour prêcher sa bonne parole masculiniste et appeler à voter Donald Trump. Pour lui, les États-Unis ne peuvent pas être dirigés par une femme.
« Qu’on le veuille ou non, le monde dans lequel on vit est un peu misogyne. Oui, le patriarcat existe un peu. Je sais que ça paraît fou, mais j’ai l’impression que les hommes veulent être dirigés par des hommes », explique-t-il.
Ce jour, une centaine d’étudiants sont venus l’écouter. Beaucoup portent la casquette rouge « Make America Great Again » comme Edward. Ce lycéen de 18 ans a grandi avec le mouvement « Me Too » qui selon lui est allé beaucoup trop loin. Aujourd’hui, il voit en Trump le défenseur d’une masculinité assiégée par le féminisme.
« Un homme doit être le chef de son foyer, pas la femme »
« La culture a pris un virage féminin. Prenez, par exemple, Star Wars. Dans les trois derniers Star Wars, que des rôles féminins, que des actrices femmes en vedette. Et les rôles principaux de méchants ? C’étaient tous des hommes blancs. Du coup, les hommes se sentent aliénés. Ils veulent juste se sentir chez eux quelque part. Et ils ont l’impression que dans la politique, dans les jeux vidéo, ils peuvent se retrouver. Ils ont été tellement mis à l’écart par le parti démocrate. Regardez tout ce que les démocrates ont dit avant cette élection. Ils n’ont pas arrêté de dire que les hommes sont mauvais. Les hommes sont mauvais… »
C’est pour ça que Jacob a lancé son podcast. « Qu’est-ce que veulent la plupart des jeunes hommes ? Être à l’aise financièrement pour s’occuper de leur famille. C’est un truc très masculin qui a été diabolisé, qui n’a pas arrêté d’être diabolisé, mais que Trump incarne. Pour moi, c’est tout ce qu’un homme devrait désirer. Un homme doit être le chef de son foyer, pas la femme. Comme le dit la Bible, Christ est à la tête de l’Église. L’homme est à la tête du mariage », assure le jeune homme.
Jamais dans une présidentielle américaine l’écart de vote entre les sexes n’a été si important. Selon un sondage New York Times / Siena du mois d’août, Donald Trump serait en avance de 13 points chez les hommes de moins de 30 ans. Quant à Kamala Harris, elle devancerait son rival conservateur de plus de 38% chez les jeunes femmes du même âge, soit un « gender gap » de plus de 50%.
Source: rfi