Le ministre de la culture du tourisme et de l’artisanat est présentement en visite d’inspection sur les chantiers des infrastructures relevant de son département. L’objectif de cette initiative est d’évaluer les travaux de construction des villages artisanaux ainsi que l’état de conservation de certains sites et monuments culturels et touristiques.

La première étape de cette mission a été Kindia. Dans la cité de Manga Kindi, le Ministre et sa suite, accompagnés des autorités locales, se sont rendus sur le chantier du Centre d’exposition artisanal de Kindia. Sur place, le Ministre a fait un constat amer en dénonçant des violations du contrat signé entre le Ministère et la société E-Gui-Bat, adjudicatrice dudit marché :

« Nos artisans manquent d’infrastructures pour exposer leurs biens, pour travailler, pour mettre en valeur tout le talent qu’ils ont. Face à ce constat, l’État guinéen a entrepris la construction de plusieurs villages artisanaux dans les différents chefs-lieux de région. À Kindia, c’est l’entreprise E-Gui-Bat qui a eu le contrat de construction du village artisanal de la région. Dans ce contrat signé en 2018, l’entreprise a reçu une avance de démarrage de 20 % la même année. Cependant, cinq mois plus tard, l’ACGP a dépêché une mission sur place pour évaluer le niveau d’avancement des travaux, qui se situait seulement autour de 7 %, bien en deçà du taux de progression attendu de 20 %, correspondant à l’avance de démarrage fournie par l’État. De 2018 à aujourd’hui, en 2024, les travaux évalués par l’ACGP montrent un taux d’exécution d’environ 11 %, ce qui est bien en dessous de l’avance de démarrage de 20 % accordée à l’entreprise E-Gui-Bat. Malgré de nombreuses réunions entre l’ACGP, en tant que maître d’ouvrage, le Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, et l’entreprise en question, aucune solution n’a été trouvée pour permettre la reprise des travaux, au bénéfice des artisans de la région. Sur le terrain, il est clair que le chantier n’est pas à l’arrêt mais plutôt à l’abandon, il n’y a aucune activité en vue depuis des lustres. C’est un « chantier cimetière ». Tous les chantiers se trouvant dans la même situation seront réévalués et repris. Il est inacceptable que des ressources publiques soient allouées à une entreprise qui, malgré une avance de démarrage conséquente depuis 2018, se révèle incapable d’atteindre un niveau satisfaisant d’avancement des travaux sur le terrain. Dans le cas particulier de l’entreprise E-Gui-Bat, la situation est encore plus grave car elle a sous-traité le marché de construction au-delà des limites fixées par la réglementation. Elle a en effet entièrement passé le contrat à une autre entreprise qui n’a pas de contrat de base avec le Ministère de tutelle. Face à cette situation, nous prendrons nos responsabilités. Nous avons entrepris le processus de résiliation du contrat afin de permettre à d’autres entreprises plus fiables d’intervenir et de mener à bien les travaux. Nous exigerons également que l’entreprise qui a de fait indûment utilisé des fonds publics les restitue à l’État. Des poursuites seront naturellement engagées à cet effet, et cette entreprise se verra interdire de soumissionner pour tout marché relevant du Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat. Toutes les entreprises travaillant sur d’autres chantiers et se livrant à des pratiques similaires, seront également exclues de la passation des marchés publics du Ministère », a indiqué fermement Monsieur le Ministre Moussa Moïse Sylla.

Après cette étape, la mission conduite par le Ministre s’est rendue sur le site écotouristique des chutes des eaux de Kilissi pour une visite de terrain et un entretien avec les cadres des services déconcentrés du département.